2. Pour commencer

Proposition # 1 : portrait en pochette surprise

P1050221Ce mur de pochettes est assez hypnotique, toutes ces figures de Brassens, visage toujours le même et à chaque fois différent. Variations du temps et des expressions.

Je vous propose d’écrire un portrait de Brassens et de le réécrire plusieurs fois en le déclinantP1050217, en le faisant varier à chaque fois de façon quasi imperceptible mais en suivant un programme méthodique : écrire un portrait à la fois simple (quelques lignes, pas de recherches particulières) et personnel (le portrait que vous pouvez en faire) puis le réécrire en y apportant une variante, infime. Ensuite recommencez, partez du second texte et écrivez un troisième texte en lui apportant un changement etc. pour amener ainsi le portrait ailleurs, où, on ne sait pas… jusqu’à épuisement du jeu. Mais sans regarder les pochettes de disque, le texte lui-même générant sa variante, les mots appelant d’autres mots. « II faut, en poésie, céder l’initiative aux mots. » Mallarmé

La proposition c’est à dire l’ensemble des portraits dans l’ordre d’écriture est à envoyer à juliettemezenc@gmail.com

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Portrait 1
Georges l’ombrageux
Georges le belliqueux
Georges le talentueux
Lucidité amère du quotidien
Humour mâtiné de désespoir
Franchise impitoyable envers certains
Refus des faux semblants
Pipe et moustache sévères
Sous un regard pourtant rieur…

Portrait 2
Georges le provocateur
Georges l’enquiquineur
Georges l’agitateur
Lucidité amère du quotidien
Humour mâtiné de désespoir
Franchise impitoyable envers certains
Refus des faux semblants
Pipe et moustache sévères
Sous un regard pourtant rieur…

Portrait 3
Georges le provocateur
Georges l’enquiquineur
Georges l’agitateur
Que d’énergie à défendre tes semblables
Les écorchés vifs et les laissés pour compte
Ton refus de la gloire éternelle
S’est vu recalé à l’aune de ton talent
Pipe et moustache sévères
Sous un regard pourtant rieur…

Portrait 4
Georges le provocateur
Georges l’enquiquineur
Georges l’agitateur
Que d’énergie à défendre tes semblables
Les écorchés vifs et les laissés pour compte
Ton refus de la gloire éternelle
S’est vu recalé à l’aune de ton talent
Une fière colombe dans une peau de gorille
Un poète déguisé en rustre…

Sonia

Georges mon copain d’abord

Il est passé par ici il repassera par là…

Il est passé par ici il repassera par là…
Qui ça ?

Il est passé par ici il repassera par là…
Qui ça ?
Lui
IL

Il est passé par ici il repassera par là…
Qui ça ?
Lui
IL
Georgio !

Il est passé par ici il repassera par là…
Qui ça ?
IL
Georgio !
Georgio le voyou
Georgio le magnifico
Georgio El Poeto !!!!

Il est passé par ici il repassera par là…
IL
Lui
Georgio !
Georgio le voyou
Georgio le magnifico
Georgio El Poeto !!!!
Ou ça ????
Ben là sous l’arbre

Il est passé par ici il repassera par là…
Lui
Georgio !
Georgio le voyou
Georgio le magnifico
Georgio El Poeto !!!!
Ou ça ????
Ben là sous l’arbre
Sous le grand chêne

Il est passé par ici il repassera par là..
Lui
Georgio !
Georgio le magnifico
Georgio le gorille
Georgio El Poeto !!!!
Là sous le grand chêne

Il est passé par ici il repassera par là..
Georgio !
Georgio le magnifico
Georgio le pornographe
Georgio le Don Juan !!!!
Mais là sous le grand chêne
Il s’est fait tout petit

Il est passé par ici il repassera par là..
Georgio !
Georgio le magnifico
Georgio le Modeste
Georgio le bon copain !!!!
Là boulevard du temps qui passe
Il s’est fait tout petit

Il est passé par ici il repassera par là..
Lui
Georges!
Georgio le magnifico
Georgio le Modeste
Georgio le bon copain !!!!
Là boulevard du temps qui passe
Le Roi s’est fait tout petit

Il est passé par ici il repassera par là..
Georges !
Georges le poète
Là, boulevard du temps qui passe
Le Roi s’est fait tout petit
Sous l’arc-en-Ciel d’un quart d’heure

Georges est passé par ici
Boulevard du temps qui passe
Le Roi s’est fait tout petit
Sous l’arc-En-Ciel d’un Quart D’heure
Georges mon copain d’abord.

Leïla

Georges et moi

Sérieux, pas sérieux, pipe au bec, cheveux frisés rejetés en arrière, moustache bien noire puis grisonnante, bronzé, pas bronzé, polo ouvert, fermé mais tes yeux toujours ton regard pupilles noires sans dureté.
Tous les trois ans
A BO
A BI
A NO
A BOBINO

Avec ta tête de sage
Avec ton air bougon
J’attends
Pose ton pied gauche sur ta chaise
Cale ta guitare sur tes cuisses
Vas-y
Quelques accords
Premier sourire
Tes mots me concernent
Moi qui ne voulais pas être une femme
Ta moustache me fait frémir
L’année de mes quinze ans, je serai Margot
La sueur sur ton front
L’année de mes dix-huit ans, je serai embrasse-les tous
Toi si discret, si secret
L’année des mes vingt et un an, je serai Pénélope
C’est pour moi que tu te baignes nu dans l’eau de la claire fontaine avec ta hotte sur le dos.
Tu me chantes toutes les femmes celles qui se donnent facilement, celles qui cachent des trésors de beauté, celles que tous désirent secrètement et moi, émoi ?

Marie

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Proposition # 2 : Trajectoires

(pour ceux qui ont déjà parcouru l’Espace Georges Brassens)

Retracez, à l’aide de flèches et notations rapides, votre parcours aux alentours et à l’intérieur de l’Espace Georges Brassens. Un peu à la façon de Tarkos (voir ci-dessous), en s’attachant au parcours lui même, dessiné par l’ensemble des flèches, et aux sensations, sentiments et interrogations qui vous ont traversé pendant la visite. Notes brèves et précises.

Vous vous retrouvez alors face à une carte dynamique de votre récente (ou ancienne) visite au musée, son trajet, ses arrêts, interrogations etc. Marquez alors d’une croix un lieu précis de votre trajectoire, un lieu où il s’est passé quelque chose, pour vous, lors de la visite, et qui a pour cette raison marqué votre mémoire.

Traduisez ensuite par écrit ce que vous voyez aujourd’hui de ce lieu, les traces de ce que vous avez vu, vécu, à l’emplacement de cette croix que vous venez de tracer. Convoquez ce qu’il en reste, en particulier l’image de ce lieu, de cet endroit précis de l’Espace Georges Brassens, lieu irrigué par d’autres lieux, d’autres images qui vont venir à vous au moment de l’écriture, lieu qui « fuit », ailleurs, et comment cette expérience se recompose, comment ce souvenir se ré-agence en s’écrivant, avec les trous de l’oubli, avec la convocation d’autres images, avec les mots surtout… Ne pas oublier que « ce n’est pas avec des idées que l’on fait des vers c’est avec des mots. » Mallarmé

Laisser faire les associations qui vous viennent à l’esprit, suivez-les en vous appuyant sur la reprise de « je vois » et sur l’extrait de « Feuilles d’herbe » que voici :

« Je vois une grande boule merveilleuse qui roule sur elle-même dans l’espace,

Je vois de minuscules fermes, hameaux, ruines, cimetières, prisons, usines, palais, grabats, huttes barbares, tentes nomades à sa surface,

Je vois sa moitié qui est encore dans l’ombre, les dormeurs y dorment et je vois son autre moitié qui est éclairée,

Je vois l’échange rapide entre la lumière et la nuit,

je vois les terres lointaines, lesquelles d’ailleurs ne sont pas moins réelles ou proches à leurs habitants que n’est l’est à moi mon pays »

Walt Whitman

La proposition (ici photo du trajet « dessiné » + fichier texte) est à envoyer à juliettemezenc@gmail.com

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Je me suis arrêtée devant des petites niches, il y en avait trois ou quatre, je ne sais plus… Je me suis demandée à quoi elles servaient, pourquoi elles étaient là. En m’approchant davantage j’ai cru entendre de la musique. C’était effectivement de la musique, je la reconnaissais. C’était de la musique plutôt douce. De la musique de Georges Brassens. Je pensais que ces niches étaient sans issue, mais en réalité, il y avait une minuscule fenêtre au fond de chacune d’entre elles. En passant seulement devant, on peut penser que cette fenêtre sert à apporter de la lumière. Pour que ce soit agréable. Mais au-delà de ça, en s’approchant, on aperçoit au loin de petites statuettes d’animaux. Et en écoutant la musique en même temps, on fait le lien. Chaque niche abrite une musique différente que l’on peut entendre seulement si on s’y penche entièrement, c’est un peu comme tout dans la vie ! Chaque niche laisse voir, par sa fenêtre, une statue différente qui représente le morceau.
Après un moment, je réalise que j’écoute et regarde depuis assez longtemps et je décide que c’est assez. Je continue mon chemin vers de nouveaux lieux du musée en espérant qu’à nouveau un objet, une image, un son, ou autre chose, attirera mon attention ! Mais malheureusement ça ne s’est pas reproduit.

Alma

Je me souviens bien du banc où je me suis arrêtée pour écouter de la musique. J’ai aimé regarder les gens, ceux qui ne s’arrêtent pas et ceux qui passent absorbés par chaque mot écrit sur les murs. Quand je me suis assise dans la petite salle tranquille je me suis sentie connectée avec la musique de Georges Brassens.

Micah

Le mélange des chansons paraît comme un léger murmure à mes oreilles. Pas le genre de murmure que l’on entend comme un bourdonnement dérangeant plus qu’autre chose, le genre de murmure sur lequel on pourrait, si on a l’esprit détendu et les idées vides, s’endormir, comme sur une berceuse. La vision d’un banc au milieu de cette grande salle en cercle m’avait, au début, laissé surpris par son inutilité spectaculaire. Tous ces éléments me parurent finalement assez familiers ; le banc, les musiques dans la tête et toutes ces petites phrases correspondant aux pensées de l’artiste sur les murs étaient là où ils devaient être car je m’y sentis comme Georges s’y serait senti : chez lui.

Gaëtan

En me baladant dans le musée Georges Brassens, je me suis arrêtée près de la scène que je trouvais très réaliste et qui donnait envie d’y monter ; mais quelque chose d’autre a attiré mon attention. C’était une colonne Morris. Quand je l’ai vue, j’ai eu une soudaine nostalgie car je n’en vois plus beaucoup maintenant que j’ai déménagé dans le Sud… ça m’a rappelé chacune de mes sorties à Paris, pendant le week-end ou après les cours. Je les regardais souvent pour voir les nouveaux films qui sortaient et je me hâtais au cinéma pour aller les voir avec mes amis.

Il était une fois l’histoire d’Anthony et Dorian qui circulèrent dans les couloirs de ce musée. Alors qu’il étaient en pleine forme, ils tombèrent nez à nez avec un banc déserté. Quand soudain une salle de projection apparut dans le champ de vision de ces deux beaux jeunes hommes. Ils s’y aventurèrent et tombèrent dans les bras de Morphée, dans un climat paisible. Une brise de vent passa sur un de ces enfants qui somnolait, il se réveilla avec une chansonnette dans la tête…

Dorian et Anthony, L.P.B.

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